Biobased & Agrifood : construire une bioéconomie européenne compétitive et résiliente

 

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La bioéconomie et les filières agroalimentaires occupent une place centrale dans la transition écologique et l’autonomie industrielle de l’Europe. Elles recouvrent la production de biomatériaux – matériaux d’origine biologique destinés à remplacer des produits fossiles dans l’industrie, tels que les plastiques biosourcés ou les composites à base de fibres végétales – et de biocarburants, carburants issus de matières organiques renouvelables comme les déchets agricoles ou les huiles usagées.

Elles incluent également la valorisation des résidus agricoles, les ingrédients pour l’alimentation humaine et animale, ainsi que des solutions industrielles substituant des produits d’origine fossile.

Pourquoi la bioéconomie et l’agrifood sont-elles prioritaires pour l’Union européenne ?

Élévateur à grains, Ukraine

Élévateur à grains, Ukraine

La stratégie européenne vise à réduire la dépendance aux matières fossiles, à décarboner les chaînes de valeur et à tirer parti d’une ressource renouvelable localisée.

Le développement des bioplastiques et des biomatériaux s’inscrit également dans une dynamique de marché : la capacité mondiale de production de bioplastiques est en forte croissance, avec des projections significatives à l’horizon 2028-2029 (European bioplastics, 2024).

Quels défis structurent l’avenir de la bioéconomie et de l’agrifood en Europe ?

  • Compétitivité économique face aux filières fossiles et à l’échelle industrielle: la production biobasée reste souvent plus coûteuse que les procédés pétrochimiques traditionnels, notamment pour des produits à très grande échelle. La montée en volume et l’économie d’échelle nécessaires pour réduire les coûts exigent des investissements massifs et un soutien public ciblé (European Bioplastics, 2023).
  • Disponibilité et durabilité des matières premières biologiques: l’accès à des biomasses durables (résidus agricoles, déchets organiques, cultures non-concurrentes avec l’alimentation) est un goulot d’étranglement potentiel : la mobilisation des ressources doit être compatible avec les objectifs de sécurité alimentaire et de protection des sols et de la biodiversité. Les analyses de l’Agence européenne et des revues scientifiques mettent en garde contre des arbitrages mal calibrés entre production alimentaire et production industrielle (Agence Européenne pour l’Environnement, 2022).
  • Chaînes d’approvisionnement et industrialisation: la transformation des innovations biobasées en lignes de production continues implique des défis logistiques, de stockage et de standardisation. Les entreprises doivent gérer la variabilité des matières premières, la traçabilité et la qualité à l’échelle industrielle, ce qui renforce le besoin de démonstrateurs et de premiers sites pilotes soutenus financièrement (BCG, 2025).
  • Réglementation, normes et acceptation de marché: les produits biobasés doivent répondre à des cadres réglementaires complexes (sécurité alimentaire, emballage, certifications de compostabilité ou biodégradabilité). L’absence d’une harmonisation européenne complète des standards ralentit l’adoption commerciale et complique les stratégies d’export (European Commission).

Quelles sont les initiatives et instruments européens qui soutiennent les filières de la bioéconomie et l’agrifood ?

  • Horizon Europe (Cluster 6) : financement structurant pour la R&D en bioéconomie, sécurité alimentaire et circularité, avec des appels réguliers (European Commission, Research and innovation).
  • Initiatives pour un IPCEI Biobased / Bio-IPCEI : Le Bio-Based Industries Consortium (BIC), ainsi que divers clusters régionaux et fédérations professionnelles, appellent depuis plusieurs années à la création d’un IPCEI Biobased. Ce programme devrait bientôt se concrétiser par des appels à projets nationaux ciblant les filières Biobased Chemicals, Biobased Materials, Biobased Food & Feed (bicontorsium).

Ces propositions visent à combler un manque par rapport à d’autres secteurs stratégiques déjà couverts par des IPCEI (batteries, hydrogène, santé, microélectronique). Elles s’inscrivent dans la continuité du plan d’action de l’industrie chimique européenne, qui identifie explicitement les biotechnologies et les matériaux circulaires comme des candidats potentiels à de futurs IPCEI.

Comment european economics accompagne les porteurs de projet des domaines de la bioéconomie et de l’agrifood ?

  • Identification des financements publics adaptés : européens et nationaux, pour soutenir le développement de nouveaux traitements ou de solutions innovantes,
  • Structuration et préparation des projets : en garantissant leur conformité aux exigences des dispositifs (innovation, retombées économiques),
  • Suivi des démarches administratives et réglementaires : auprès des autorités européennes et nationales.

Conclusion

La bioéconomie et les filières agrifood représentent une opportunité stratégique pour l’Europe, tant pour la décarbonation que pour la création de chaînes de valeur locales. Les verrous restent nombreux (coûts, matières premières, normes, industrialisation), mais ils sont franchissables par des projets bien structurés, financés et coordonnés à l’échelle européenne.

european economics met son expertise au service des acteurs qui veulent transformer des innovations biobasées en industries compétitives.